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« Djugu, le mal de l’ombre » : Un film qui interroge nos relations humaines

« Djugu, le mal de l’ombre » est un film de Oumar Dagnon. L’avant-première de ce long métrage fiction est intervenue, le 27 mai 2024 au ciné Burkina, à Ouagadougou. Les cinéphiles du soir, invités à l’occasion, ont pu percevoir la face hideuse de la jalousie dans les relations humaines. Car, le bon samaritain qui vous offre le gîte et le couvert est parfois le diable, mais dans un corps d’ange. C’est l’illustration parfaite de l’amitié entre Noura et Wendy. Le chef d’œuvre a visiblement été bien apprécié après cette projection exclusive. C’est par une standing ovation que le réalisateur, les acteurs et les techniciens du film ont été accueillis.

Attention ! Le mal n’est jamais loin, a-t-on l’habitude d’entendre. Eh bien, ce n’est pas faux ! Les deux personnages clés du nouveau long métrage de Oumar Dagnon le dépeignent parfaitement. Votre meilleur(e) ami(e) est peut-être votre pire ennemi(e), déguisé(e) le plus souvent en doux agneau pour vous anéantir.

Ce film « Djugu, le mal de l’ombre », réalisé par Oumar Dagnon et produit par sa structure Waati Group nous amène à nous interroger sur nos relations humaines. L’auteur interpelle plus d’un sur l’obsession, la rivalité démesurée et surtout la trahison dans les rapports amicaux. Il invite également à une profonde réflexion sur la schizophrénie, trouble qui affecte la capacité d’une personne à réfléchir, à ressentir et à se comporter de manière claire. Le personnage Wendy, interprété par Rihanata Zongo le révèle bien.

En effet, Noura est intelligente, posée et calme. Cependant elle est très naïve. Elle a perdu son futur mari et devrait refaire sa vie avec son petit garçon. Veuve avant l’heure, elle trouve refuge chez sa meilleure amie à Ouagadougou afin de surmonter sa douloureuse épreuve. La bonne samaritaine, Wendy qui est sa tutrice n’est en réalité qu’une hypocrite, mégère, jalouse et très envieuse. Elle a toujours éprouvé une folle envie de s’offrir le monde. Tous ses désirs sont pourtant comblés chez Noura. Alors, la relation amicale bascule, laissant percevoir à la fois une Wendy consolatrice et protectrice et une Wendy qui emploie des manèges pour s’accaparer de la grâce de Noura. Suspens après suspens, rebondissement après rebondissement, l’histoire atteint son climax et se dénoue progressivement.

En fait, c’est la méchante Wendy qui a tout manigancé depuis le début pour estomper le bonheur de Noura. Très calculatrice, elle a d’abord commandité le meurtre du futur mari de sa meilleure amie. Elle a ensuite osé, par voie du maraboutisme, gravir les échelons dans son emploi. Se laisser aller sexuellement pour arriver à ses fins était devenu son sport favori. Tous ses actes ont fini par agir comme une sorte de boomerang. Wendy a été internée dans un hôpital psychiatrique. C’est Noura en retour, qui s’est engagée avec un richissime homme d’affaire (personnage interprété par le célèbre Issaka Sawadogo) qui va assister à son tour sa meilleure amie.

« Nous avons fini de tourner le film en novembre 2021. Dieu a voulu qu’il sorte en 2024, donc 3 ans après. C’est une saine expérience de vie, sanglote-t-il en larmes avant de poursuivre, car vous pensez que Djugu est loin de vous, mais Djugu est toujours avec vous. Il mange avec vous, il dort avec vous, c’est votre femme, c’est votre frère, c’est votre sœur… », a confié le réalisateur et producteur Oumar Dagnon.

Ce film, d’un budget prévisionnel de 200 millions FCFA a bénéficié du soutien du Ministère de la communication, de la culture, des arts et du tourisme (MCCAT) à travers le Secrétariat technique du centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel (ST-CNCA) d’un montant de 15 millions FCFA. Aussi, suite au premier appel à projets du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) avec l’appui de l’Union européenne dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC), le patron de Waati Group, Oumar Dagnon a reçu une subvention de 24 777 000 FCFA pour la production. Cela a permis de peaufiner le film à Istanbul, à en croire le bénéficiaire.

Source : Kulture Kibaré